A la recherche du temps volé : une critique du film de Rithy Pan par Kelly A 1 ES 3.

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 L’image manquante  de Rithy Panh (2014) relate l’histoire du génocide cambodgien de manière aussi inattendue que poétique. Ce dernier film contraste en effet avec les précédents qu’il a déjà réalisés sur le même thème en choisissant de recréer l’image manquante de son enfance volée et piétinée à l’aide de petites figurines. Elles sont porteuses de multiples messages mais elles permettent principalement de faire la part entre la partie émotionnelle et historique de cette terrible période. Parler d’un génocide c’est tenter de comprendre l’incompréhensible. Témoigner d’un épisode traumatique au cinéma est un exercice difficile : si le film reste trop documentaire, l’émotion ne passera pas et si, au contraire, le film est  trop romancé, on perd en réalité historique. Rithy Panh réussit à relever ce défi en mixant son histoire personnelle et les faits historiques. Ce réalisateur a déclaré : « Une guerre, on peut l’expliquer pas un génocide. »

 

Ce dernier est hanté par la culpabilité du survivant qui le pousse sans cesse à tenter de retranscrire cet épisode traumatique de sa vie. Comme le ressac des vagues qui ouvre la première de scène du film et qui vient le clôturer, ces vagues de souvenir reviennent sans cesse et ne laissent pas d’échappatoire.

 

Selon Rithy Panh, le travail sur un sujet comme le génocide ne doit pas consister en une suite de répétition de ce qui existe déjà. Il pense que la poésie, l’art est le meilleur moyen de lutter contre l’effacement. Les figurines qui recréent sa famille, son peuple, sont investies d’une âme qui viennent nous toucher, nous émouvoir. Je recommande tout particulièrement ce film car il allie la puissance d’un témoignage sur un épisode génocidaire à la finesse de sentiments humains et poétiques. Cette réalisation cinématographique est une œuvre indispensable qui mérite une large diffusion car si un génocide ne peut se comprendre, son oubli est encore plus criminel. Un génocide, c’est un crime contre l’humanité qui à défaut d’être compris, doit être raconté pour que nos consciences restent éveillées. 

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